Ampère 200 ans

Thierry Saudejaud est proviseur honoraire du lycée Ampère à Lyon et membre de la Société des Amis d’André-Marie Ampère ; il a été bien inspiré de publier son ouvrage en forme d’autobiographie d’Ampère, cinquante-cinquième du genre dans la collection « je suis… » de l’éditeur lyonnais Jacques André, dirigée par Jean-Paul Chich ; cette collection vise à faire mieux connaître des personnalités remarquables dont au moins un établissement scolaire en France porte le nom, et à maintenir leur mémoire auprès des jeunes générations.

A cet effet, cet ouvrage alerte, bien documenté et intelligemment illustré retrace la vie du grand savant André-Marie Ampère, comme un retour accéléré sur sa vie à l’approche du Jugement dernier lors de son ultime inspection générale, au collège royal de Marseille, où il devait décéder le 10 juin 1836.

Le récit tient en haleine le lecteur qui peut ainsi se rendre compte que la vie de ce savant génial fut bien remplie par des activités dans des domaines variés : mathématiques, physique, chimie, mais aussi métaphysique, poésie et philosophie. Il accéda aux plus hautes distinctions : professeur d’analyse à l’Ecole Polytechnique, élu à l’Académie des sciences, nommé au Collège de France comme professeur de physique expérimentale, tout en poursuivant ses missions d’inspecteur général de l’Université qui finirent par l’épuiser.

Bien entendu il est connu tout particulièrement pour sa découverte des premières lois de l’électrodynamique, dans une fulgurance d’une semaine suivant la reproduction de l’expérience d’Oersted par Arago à l’Académie des sciences en septembre 1820. Il complèta ses travaux dans ce domaine par des expériences multiples aboutissant notamment à l’invention du solénoïde et de l’électro-aimant, avant de publier en 1827 son traité « Théorie des phénomènes électrodynamiques uniquement déduits de l’expérience ».

Mais il souffrit aussi beaucoup de drames familiaux et de soucis matériels avec des moments de doute voire d’abattement, et se consola dans une foi chrétienne ardente, croyant toujours aux progrès de l’humanité. Il eut aussi la satisfaction de voir son fils Jean-Jacques, nommé comme son père guillotiné pendant la Terreur, le rejoindre au Collège de France comme professeur de littérature française.

La lecture de cet opus est particulièrement recommandée en cette période de commémoration Ampère 200 ans.

François Gerin

Cette recension est parue dans la revue REE 2021-4